Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 22 —


chagrinent encore ; je sais que ma mère ne veut pas que je me marie ; ainsi il faut bien que je m’y résigne. — Mais, chère demoiselle, vous avez le bien de votre père, qui est au moins de quatre-vingt mille livres ; avec cela il me semble que vous pourriez trouver un parti avantageux. Ah ! je crois pouvoir vous tirer de l’esclavage où vous êtes. — Je ne refuse point vos bons offices, mais attendez encore quelque temps.

Durolet était au désespoir de savoir sa maîtresse grosse, et voyait bien qu’il fallait prendre le parti d’y renoncer ou courir les dangers d’une aventure scandaleuse. Joséphine pouvait être conseillée par quelqu’un, venir avec des témoins le surprendre dans ce cabinet, faire valoir la fausse promesse de mariage ; il aurait eu beau le nier comme n’étant point de son écriture, on ne le trouverait pas moins en flagrant délit avec une jeune fille, et lorsqu’on viendrait à savoir qu’il était capucin, il irait pour lui de la corde ou du feu ; et si son ordre avait le crédit par celui des révérends pères jésuites de le tirer des pattes de la justice, il n’en faudrait pas moins rester enfermé dans un cachot pour le reste de ses jours, au pain et à l’eau. Il prit donc le parti d’en prévenir le gardien ; il fut