Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/206

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je suis décidé à lui consacrer ma vie. Prenez-y garde, point d’indiscrétion ; tout se borne, reprit-il, à bien endoctriner le mari, et c’est vous, père Jérôme, que j’en charge ; ce sera à vous qu’il s’adressera pour son billet de confession. — C’est bon, laissez-moi faire, il ne tiendra pas à moi que vous n’ayez contentement. Le dîner fut gai, mais avec la plus grande décence, et à six heures l’impatient Fontaine se rendit avec son fidèle ami chez la mère de son Sosie. Madame Moreau y était déjà avec son notaire. L’entrevue entre la mère et la fille avait été assez froide ; cependant Fontaine ne se douta pas qu’il y eût eu mésintelligence entre elles.

On ne fut pas difficile de part ni d’autre pour les conventions. Ce qu’il y avait de plus clair dans toute cette affaire était le bien de Joséphine. Il consistait en une bonne maison et des contrats sur la ville, que l’on regardait alors comme de l’or en barres. Fontaine obtint que la maison serait vendue pour en jeter les fonds dans son commerce, dont il enfla les gains et passa sous silence les pertes, de sorte que madame Moreau crut que sa fille épousait un homme beaucoup plus riche qu’il ne l’était en effet ; mais n’aurait-il eu que