Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/220

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inquiétude. Mais un jour, ayant surpris les regards du père Jérôme enflammés par les charmes d’Adélaïde, il se repentit de l’avoir emmenée à Paris, et résolut d’en parler librement au béni père, ayant été nommé procureur-général de tous les capucins de France. Il remit à quelque temps cette explication, voulant être bien sûr que ses soupçons étaient fondés, avant de lui déclarer ses intentions, et se contenta de prier Joséphine de ne jamais laisser le père Jérôme seul avec sa sœur. — Je ne connais personne, disait-il à madame Fontaine, de mœurs si dépravées que ce coquin de moine, malgré son air confit en dévotion. J’ai été obligé de renoncer aux parties où il m’entraînait malgré moi. Il faillit à une, où il m’avait emmené malgré moi, nous faire arrêter par la garde et conduire en prison ; et il lui raconta l’histoire des dévotes dont Joséphine rit de bon cœur.

Cependant, le procureur-général ruminait toujours les moyens de plaire à Adélaïde. Elle était si gaie et si folle qu’il en aurait presque désespéré, s’il n’eût lu autrefois dans le tendre Ovide l’aventure de Danaé. Mais comment Durolet y consentirait-il ? C’est ce qu’il ne pouvait se persuader, connaissant son caractère ; ou comment lui déroberait-

  AMOURS. TOME 2.
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