Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 80 —


avec Dolman, et pour le convaincre entièrement, il le posta un jour avec des témoins dans un appartement. Joséphine et Dolman, croyant M. Fontaine parti, s’étant donné un rendez-vous, se livrent à leurs ébats amoureux et sont surpris.

Une lettre de cachet est sollicitée et aussitôt obtenue. Joséphine est conduite à Sainte Pélagie, où elle mourut peu après. Elle écrivit avant sa mort la lettre suivante au père Durolet :

Lettre de madame Fontaine au père Durolet.

« C’est au moment où je vais cesser d’être que je vous écris ; je serai morte quand ma lettre vous sera remise. Je crois vous devoir cette marque d’attachement pour tous les maux que vous avez attirés sur ma tête. Rappelez-vous, homme profondément scélérat, cette Joséphine si simple, si incapable de feindre, la première impression que vous fîtes sur son cœur, et comment, par un complot infernal, vous la séduisîtes sous le nom d’un autre ? Rappelez-vous cette promesse de mariage qui me rassurait sur les dangers de mon état. Ce fut au moment où j’appris que ce n’avait été qu’une ruse pour empêcher un éclat, que toutes mes idées se confondirent ; je ne fus plus en état de juger ce