Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 99 —


ensuite les exemples des débauches qui se faisaient dans les autres maisons de leur ordre pour les obliger à les imiter. On passait de ces entretiens à des discours plus libres et plus insolents ; on dansait de part et d’autre aux chansons, on jetait bas le froc et l’habit de cordelier, on paraissait avec des habits de satin et des garnitures de rubans de couleur ; quelquefois les cordeliers passaient leurs habits aux filles, et celles-ci les leurs aux cordeliers. Quelques-unes, à la sollicitation des pères, se sont déguisées en séculières, et ont paru devant eux au parloir, la gorge nue et semée de mouches comme le visage, etc. On jouait en cet état des baisers aux cartes et à d’autres petits jeux, jusqu’à cinq heures du matin ; ou rompait les grilles pour exécuter les choses avec plus de facilité et l’on passait les jours et les nuits entières dans ces exercices. »

Les supérieurs et les provinciaux des cordeliers, loin de proscrire ces abus, lorsque dans leurs visites des religieuses jalouses ou repentantes venaient les leur dénoncer, étaient les premiers à plaisanter celles qui venaient se plaindre, à les cajoler eux-mêmes si elles étaient jolies et à les exhorter à prendre chacune un ami. « Le provincial