Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/326

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sions, fit des remontrances, exhorta, enjoignit des pénitences ; tout se passait, en un mot, comme il est d’usage, lorsqu’un accident vint tout à coup occasionner du trouble parmi le troupeau des pieuses cénobites.

Une jeune religieuse, occupée apparemment à considérer la figure du révérend père, laissa tomber par mégarde, à ses pieds, une lettre qu’elle tenait cachée dans son sein. Sa confession finie, elle se retirait sans s’apercevoir de sa perte. Ambrosio vit le papier, le ramassa, et s’imaginant que c’était quelque lettre écrite à cette jeune personne par ses parents, il s’empressa de la lui rendre.

— Ma sœur, ma sœur, lui cria-t-il, vous avez laissé tomber quelque chose.

Comme le papier se trouvait en ce moment presque tout-à-fait ouvert dans la main d’Ambrosio, son œil lut involontairement, à la lueur d’une petite lampe qui brûlait près de lui, les deux ou trois premiers mots de la lettre. Il tressaillit d’étonnement. La religieuse s’était retournée à sa voix ; elle aperçut sa lettre dans les mains du moine, et poussant un cri d’effroi, elle accourut pour la recevoir.