Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/335

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exprimer toute sa joie de le trouver à Madrid. Lorenzo se hâta de l’interrompre.

— Excusez-moi, lui dit-il d’un ton froid, si je ne réponds pas à tout ce que vous me dites d’obligeant. L’honneur de ma sœur est compromis ; tant que vous ne m’aurez pas éclairci cette affaire et le motif de votre correspondance avec Agnès, je ne puis vous regarder comme un ami ; il me tarde de vous voir entrer dans ces détails que vous m’avez promis.

— Donnez-moi d’abord votre parole que vous m’écouterez patiemment et avec indulgence.

— J’aime trop ma sœur pour la juger avec précipitation, et jusqu’à ce jour je n’ai pas eu d’ami qui me fût plus cher que vous. Je vous avouerai même que vous avez le pouvoir de m’obliger en un point où mon cœur m’intéresse ; ainsi je ne puis que désirer vivement de vous trouver toujours digne de mon estime.

— Lorenzo, vous me comblez de joie ; rien ne saurait m’être plus agréable que l’occasion de servir le frère d’Agnès.

— Prouvez-moi que je puisse accepter vos services sans déshonneur, et il n’y a pas d’homme au monde à qui j’aimasse mieux devoir de la reconnaissance.