Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/34

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mais heureusement j’ai trouvé un fidèle compagnon et je me suis résolu à venir.

La conversation ne dura qu’un instant ; on servit bientôt à dîner. La partie fut carrée, car la fille de chambre se joignit à nous. Elle était de l’humeur de sa maîtresse et je prévis qu’elle pourrait être mon fait.

Nous dînâmes gaiement, nous bûmes d’excellent vin et en grande abondance, la bonne chère ne fut pas épargnée. Le repas fini, le prédicateur mit son manteau sur des chaises et prit la dame d’une façon qui me fit assez connaître qu’ils étaient très-familiers. Il la porta dans un cabinet voisin où se trouvait un lit de repos fort propre et fort commode pour ce qu’ils voulaient faire. Je me trouvai seul près du feu avec la demoiselle qui, plus jeune que sa maîtresse, me parut plus belle qu’elle. Mais j’avais tant de timidité que malgré mon bon désir je n’osais m’approcher de cette aimable fille. Je me mis dans un coin sans oser lever les yeux, et j’étais en danger de rester dans cet état de stupidité, si cette demoiselle, qui s’aperçut de ma faiblesse, n’eût fait les premières avances. Elle me sourit amoureusement, mais cela n’aurait pas suffi si elle ne se fût jetée à mon cou