Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/342

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trait pas de vous mêler aux plus basses classes de la société ; vous le pourrez sous un autre nom, et vous en tirerez de grands avantages. Ne vous bornez pas à ne voir que les hommes les plus distingués dans tous les lieux où vous passerez ; examinez les usages et les mœurs du peuple, entrez dans les chaumières ; et, en observant comment les vassaux des autres sont traités, apprenez à diminuer les charges et à augmenter le bien-être des vôtres. Rien, à mon avis, ne peut former un jeune homme à être un jour riche et puissant, que les fréquentes occasions d’être témoin par lui-même des souffrances du peuple.

Pardonnez-moi, Lorenzo, d’être si minutieux dans mon récit ; mais les rapports qui maintenant existent entre nous exigent que j’entre dans tous ces détails ; et je craindrais si fort d’omettre la plus petite circonstance qui pût vous faire penser défavorablement de votre sœur et de moi, que j’aime mieux risquer de vous paraître quelquefois un peu prolixe.

Je suivis le conseil du duc, et j’en reconnus bientôt la sagesse. Je quittai l’Espagne, prenant le nom d’Alphonse d’Alvarado et accompagné d’un seul domestique, d’une fidélité éprouvée. Paris fut