Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/361

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cisément sous ma fenêtre, je ne perdais aucune de ses paroles.

J’entendis alors le pas de quelqu’un qui approchait. Baptiste alla au devant et rejoignit un homme, qu’à sa petite taille et au cornet suspendu à son col je reconnus pour mon perfide Claude, que j’avais supposé être en route pour Strasbourg. Espérant que leur entretien pourrait me donner quelque lumière sur ma situation, je n’eus rien de plus pressé qu’à me mettre en état de l’entendre sans aucun risque. En conséquence je me hâtai d’éteindre le flambeau qui était sur une table près du lit ; la flamme du feu n’était pas assez forte pour me trahir, et j’allai reprendre ma place à la fenêtre.

Les deux objets de ma curiosité étaient encore ensemble. Je suppose que tandis que j’éteignais la lumière, le bûcheron avait grondé Claude d’avoir tardé si longtemps, car à mon retour à la fenêtre Claude était occupé à s’excuser.

— Quoi qu’il en soit, disait-il, je vais par ma diligence réparer le temps perdu.

— À cette condition, répondit Baptiste, je vous pardonnerai volontiers ; mais en vérité, comme vous avez dans nos prises une part égale à la nô-