Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/37

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en me disant : Quoi, mon frère, resterons-nous dans l’inaction tandis que les autres jouissent des plus grands plaisirs ? Ces paroles me tirèrent de ma stupidité ; je la saisis, l’emportai sur le lit, et nous nous livrâmes aux plus tendres ébats.

Nous eûmes plus tôt fini que nos compagnons, et étant forcée par quelque nécessité naturelle, de descendre au bas de la maison, j’entendis frapper à la porte, et ne voulant pas donner à ma belle le temps de descendre, j’allai malheureusement ouvrir. C’était le maître de la maison, que je ne connaissais pas. Il me salua : Bonjour, mon frère, pourquoi vous êtes-vous donné la peine de m’ouvrir ? Après ces mots il monte, ouvre sa chambre, et trouve sa femme et le père endormis entrelacés l’un dans l’autre. Il ferme la porte doucement, de crainte d’éveiller le couple d’amants, et après avoir fait deux tours dans la chambre, il me demanda ce que j’étais venu faire là et s’il y avait longtemps que j’y étais. L’altération que je remarquai sur son visage me rendit interdit, mais la demoiselle lui répondit que nous venions d’entrer. — Vous n’y resterez pas longtemps, dit-il, je vais vous faire changer de logis. Il regarda par la fenêtre, appela un savetier, son