Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/395

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vous sont encore inconnues et que je tiens de la bouche d’Agnès elle-même.

Il reprit ainsi son récit :

Vous ne pouvez ignorer que vos parents ont été malheureusement esclaves de la plus grossière superstition. Toutes les fois qu’une terreur religieuse s’est fait sentir au fond de leur cœur, elle y a étouffé tout autre sentiment. Votre mère, portant Agnès dans son sein, fut attaquée d’une maladie dangereuse, et abandonnée par les médecins. Dans cette situation, dona Guésilla fit vœu, si elle en revenait et si l’enfant qu’elle portait était une fille, de la consacrer à sainte Claire, ou si c’était un garçon, d’en offrir l’hommage à saint Benoît. Ses prières furent exaucées ; elle guérit. Agnès vint au monde et fut aussitôt destinée au service de sainte Claire.

Don Gaston se joignit avec empressement au vœu de son épouse ; mais sachant quels étaient les sentiments du duc, son frère, sur la vie monastique, ils convinrent ensemble de lui cacher soigneusement la destination de votre sœur.

Pour tenir ce secret plus en sûreté, il fut résolu qu’Agnès accompagnerait sa tante, dona Rodolphe, en Allemagne, où cette dame était sur le point de