Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/425

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amour, à votre honneur. La démarche que je vais faire allumera contre moi la colère de mes parents. Si vous m’abandonniez, si vous me trahissiez, je n’aurais point d’ami pour prendre ma défense. Sur vous seul repose toute mon espérance.

Elle prononça ces derniers mots d’un ton si touchant, que malgré la joie que me causait en ce moment sa promesse de me suivre, j’en fus profondément affecté. Elle laissait tomber languissamment la tête sur mon épaule. Je vis, à la clarté de la lune, que des larmes coulaient de ses yeux. Après lui avoir dit que j’allais employer tous mes moyens pour seconder l’exécution de son projet, qui me paraissait fort bien conçu, je lui jurai dans les termes les plus solennels que sa vertu et son innocence seraient toujours en sûreté sous ma garde ; que, jusqu’au moment où le don libre et légal de sa main m’aurait fait son heureux époux, son honneur serait aussi sacré pour moi que celui d’une sœur ; que mon premier soin serait de vous chercher, Lorenzo, et de vous intéresser à notre union. Je continuais à lui faire ces tendres et sincères protestations, lorsqu’un bruit venant du dehors excita notre attention. La porte du pavillon s’ouvrit tout d’un coup, et nous aperçûmes Cuné-