Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/439

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core que votre présence désormais lui était pénible, et que si vous conserviez quelque respect pour elle, vous ne deviez plus chercher à la voir. Excusez-moi donc si je vous dis qu’il ne m’est plus possible de favoriser votre déguisement. Si l’abbesse venait à savoir ce que j’ai fait pour vous, non contente de me renvoyer, elle m’accuserait d’avoir profané son couvent et me ferait jeter dans les prisons de l’Inquisition.

Je combattis vainement sa résolution ; il me refusa toute entrée dans le jardin, et Agnès persévéra à ne vouloir plus ni me voir ni m’entendre.

Environ quinze jours après, une maladie violente dont mon père fut attaqué m’obligea de partir pour l’Andalousie. Je m’y rendis et trouvai le marquis à l’article de la mort. Quoique dès les premiers symptômes sa maladie eût été déclarée mortelle, elle traîna pendant plusieurs mois. Ensuite la nécessité où je me trouvai de mettre ordre à mes affaires après son décès ne me permit pas de quitter l’Andalousie. Mais de retour à Madrid depuis quatre jours, j’ai trouvé en arrivant à mon hôtel la lettre que voici. Ici le marquis ouvrit le tiroir de son secrétaire, et en tira un papier qu’il

  AMOURS. TOME 3.
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