Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/442

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frances. Oh ! que j’étais loin de soupçonner, quand mon cœur commença à vous aimer, les tristes effets de l’amour ! Agnès. »

Après avoir lu cette lettre, Lorenzo la rendit en silence. Le marquis la plaça dans son secrétaire et continua.

Cette nouvelle si peu attendue mais si ardemment désirée me combla de joie. Mon plan fut aussitôt arrêté.

Lorsque j’appris la retraite d’Agnès, ne doutant pas qu’elle ne fut disposée à quitter le couvent, j’avais déjà fait confidence de toute l’affaire au cardinal duc de Lerme, qui aussitôt s’était occupé d’obtenir la bulle nécessaire. J’ai heureusement négligé d’arrêter les démarches ; une lettre que je viens de recevoir de lui m’annonce qu’il attend tous les jours l’ordre de la cour de Rome. J’étais assez d’avis d’attendre patiemment cet ordre ; mais le cardinal me conseilla de faire sortir, s’il est possible, Agnès du couvent, à l’insu de la supérieure, ne doutant point que celle-ci ne voie avec un extrême déplaisir sortir de sa maison une jeune personne d’un rang si distingué, et qu’elle ne regarde son abjuration comme une insulte faite au couvent de Sainte-Claire. Il me représente cette