Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/444

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et mon unique désir ont toujours été et sont toujours de l’avoir pour femme. J’espère qu’en faveur de ces dispositions vous me pardonnerez l’erreur d’un moment ; que vous-même m’aiderez à réparer mes torts envers elle et à m’assurer un titre légitime à la possession de sa personne et de son cœur.

Après que le marquis eût ainsi terminé le récit de ses aventures, Lorenzo garda quelques instants le silence ; il le rompit enfin.

— Raymond, dit-il en lui prenant la main, les lois strictes de l’honneur exigeraient que je vengeasse dans votre sang l’outrage que vous avez fait à ma famille ; mais d’après les circonstances particulières que vous venez de me raconter, je ne puis voir en vous un ennemi. Je conçois que la tentation a été trop forte et qu’il aurait fallu une sorte de vertu plus qu’humaine pour la surmonter. La superstition de mes parents est la seule cause de tous ces malheurs ; ils sont plus répréhensibles qu’Agnès et que vous-même. Le passé ne peut être rappelé, mais il peut être réparé par votre union avec ma sœur. Vous avez été, vous continuerez d’être mon meilleur et unique ami. J’ai pour Agnès la plus tendre affection ; et si j’a-