Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 39 —


tendre, et allai trouver le provincial à la grille, où il avait dîné ce jour-là, pour lui demander s’il était disposé à recevoir leurs adieux et à leur donner sa bénédiction.

Je montai au parloir de la prieure où il s’entretenait ordinairement avec quelqu’une de ces filles. J’ouvris la porte sans heurter, quoique ce soit la coutume parmi les moines et parmi les moinesses ; mais j’avais ma tête si échauffée par le vin que je n’y songeai pas. J’aperçus, en ouvrant la porte, le dirai-je, notre révérend père dans l’attitude la plus lascive du monde. Il était couché sur le dos tout de son long, sur la planche placée devant la grille, sa robe levée et sa mutande abaissée ; de l’autre côté était une de ces belles nonnettes dont les jupes et la chemise étaient troussées et dont… Ce spectacle me surprit si fort que je tirai la porte à moi avec beaucoup plus de précaution que je ne l’avais ouverte et courus chercher le secrétaire, sans savoir pourquoi ; j’étais pris de vin et étourdi de ce que je venais de voir. J’entrai si brusquement dans le parloir où il était que je rompis les verrous qu’il avait eu la prudence de fermer, de crainte de surprise. Mais si mon étonnement avait été grand à la vue du