Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 44 —


il n’y manqua presque pas un jour. Il amusait le père et la mère par de belles paroles, faisait des caresses aux enfants et des présents à la fille. C’est ainsi qu’il s’attira tellement l’amitié de toute la famille qu’il était comme le maître du logis.

Il passa ainsi l’hiver sans que les affaires fussent plus avancées, ce qui ne satisfaisait pas trop le compagnon du gardien à cause du grand froid qu’ils éprouvaient en faisant leurs visites.

Lorsque le printemps fut arrivé, ces bonnes gens venaient ordinairement les dimanches et les fêtes rendre visite au gardien ; il les recevait toujours avec les témoignages de la plus vive amitié. Il leur faisait faire bonne-chère ; et pour engager la fille à entrer seule une autre fois au couvent, il y fit entrer un jour toute la famille pour y dîner et voir le couvent.

Il en usa plusieurs fois de la même manière, et l’été se passa entièrement sans qu’il eût pu trouver l’occasion propice à son dessein. Mais dans l’automne, qui est le temps de la récolte des fruits, il recueillit le fruit de ses travaux amoureux. Pour parvenir à ses desseins, le gardien pria cette fille de lui apporter un jour des fruits qui se trouvaient chez son père et dont il n’avait pas