Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/59

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beaucoup de plaisir ; ils s’en défendent tous avec opiniâtreté ; se renvoient de Caïphe à Pilate ou se disent incommodés de l’estomac. Mais quand il s’agit de prêcher une octave ou de faire le panégyrique de quelque grand saint dans un célèbre couvent de religieuses, tous demandent à y aller ; et les plus vieux, qui sont souvent les plus fous, sollicitent si instamment, que le gardien est forcé, contre son inclination, de se rendre aux importunités de ces religieux.

Si on les envoie assister quelque malade, avec ordre de retourner au logis, ils feignent qu’on n’a pu se passer de leur assistance et ne se rendent pas au temps qu’ils devraient.

Fort souvent ils prétextent qu’il faut qu’ils aillent prêter assistance à des personnes qui n’existent que dans leur imagination ; et pendant ce temps ils vont se livrer à leurs débauches. J’en parle comme savant, puisqu’étant sortis un jour plus de vingt, sous prétexte d’aller assister des malades, nous nous trouvâmes au nombre de quatorze à souper à l’abbaye de Saint Denis en France, où les bons bénédictins nous régalèrent splendidement.

Ce fut dans ce célèbre monastère que j’appris,