Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/62

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charmes d’une jolie figure, d’une taille svelte, d’un accent de voix douce et tendre, s’accrut chaque jour, et le sensible Eugenio rêvait sans cesse à Virginia. Il ne put s’empêcher de faire la déclaration de son amour vif et sincère à monsieur et à madame de Spazonni ; mais avant de faire cet aveu, il lui fallut réfléchir plusieurs jours à la manière dont il s’y prendrait. Quelquefois il lui semblait qu’il devait plutôt s’adresser à Virginia, car qu’aurait été pour lui le consentement du père et de la mère de la jeune fille, si celle-ci n’avait pas partagé sa flamme ? Pendant ce temps d’irrésolution, il eut occasion de se trouver dans une nouvelle société où était aussi la famille de Spazonni ; Eugenio trouva de nouvelles grâces dans la personne de celle qu’il adorait. Les yeux des deux jeunes gens se rencontrèrent, et Eugenio lut dans ceux de Virginia qu’elle n’était pas indifférente à ses tendres regards. Cela l’enhardit ; et il se décida à se rendre le lendemain chez M. de Spazonni pour lui demander la main de sa fille en lui avouant qu’il en était éperdûment amoureux, et qu’elle était nécessaire à la tranquillité, au bonheur de sa vie. De la veille au lendemain c’était un bien long espace de temps