Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/84

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dans le bois de cyprès longtemps avant l’heure où Eugenio devait se trouver derrière l’abbaye. Elle se promena avec délices dans les endroits qu’elle avait parcourus la veille avec lui, s’arrêta à toutes les places où il s’était arrêté, et se livra ensuite à une rêverie profonde, dont elle ne sortit qu’à la voix de Francisco.

« Madame, lui dit-il, onze heures vont sonner ; profitons de l’instant où le ciel est couvert de nuages pour gagner le dehors de l’abbaye ; et si le signor Eugenio n’y est pas encore arrivé, nous l’attendrons là plus en sûreté que dans ce bois.

« Virginia ne répondit qu’en suivant Francisco qui marchait devant elle. Déjà ils avaient franchi le bois de cyprès et n’avaient plus que quelques pas à faire pour atteindre la porte, lorsque plusieurs voix se firent entendre derrière eux. Francisco jeta un cri, prit la fuite, et laissa Virginia saisie de terreur, presqu’évanouie entre les bras de trois religieuses anciennes, qui venaient de l’arrêter par sa robe.

« — Où allez-vous ? lui dit l’une d’elles d’une voix terrible ; malheureuse, tremblez ! vos coupables projets nous sont connus et vous paierez cher le déshonneur dont vous cherchiez à couvrir notre maison, en voulant fuir avec un homme.