Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/87

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chot, éclairé par une lampe sépulcrale : voilà donc, s’écria-t-elle, ma dernière demeure ! c’est pour jamais, pour jamais que je suis ici ! Un accès de désespoir succéda à cette terrible réflexion ; elle poussa des cris perçants.

« C’est là qu’elle a vécu depuis ce temps ; c’est là que je suis allée tous les jours lui porter la nourriture dont elle avait besoin pour subsister, et que j’ai passé souvent bien des heures avec elle pour dissiper un peu ses ennuis, ses chagrins et sa douleur. »

On doit juger de la douloureuse agonie d’Eugenio pendant ce récit ; des exclamations, des cris de désespoir lui échappèrent plusieurs fois.

Il sortit du souterrain du couvent de San Cypriano, se rendit au monastère des Célestins où il demanda sur-le-champ au prieur la permission d’aller à Rome voir son oncle le cardinal de Caprera pour parler à Sa Sainteté le pape. Cela lui fut accordé. Sur-le-champ il monta en chaise de poste, où il resta sans descendre pendant trente heures, prenant à peine quelques légers aliments pour soutenir ses forces durant l’entrevue qu’il allait avoir avec le cardinal.

Il arriva enfin à Rome ; la chaise de poste entra