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XI
NOTICE BIOGRAPHIQUE

d’un amour sans bornes. Cette perte le plongea dans une profonde prostration et le rendit malheureux pour tout le reste de sa vie.

En 1805 il fut nommé répétiteur à l’École Polytechnique, en 1806 membre du bureau consultatif des arts et métiers, en 1808 inspecteur général de l’Université, en 1809 professeur d’Analyse à l’École Polytechnique, en 1814 membre de l’Académie des Sciences et en 1824 professeur de Physique au Collège de France.

Depuis son arrivée à Paris en 1805 jusqu’en 1820 Ampère s’est occupé de questions de mathématiques, de physique et de chimie. Il établit sa réputation de grand géomètre par les deux mémoires sur l’intégration des équations aux dérivées partielles, publiés dans le tome XI du Journal de l’École Polytechnique. Mais c’est dans le domaine de l’électricité qu’il lui était réservé de faire des découvertes d’une portée incalculable.

Les marins avaient depuis longtemps observé que les violents coups de foudre occasionnaient tantôt des affaiblissements, tantôt des destructions, tantôt des renversements de polarité dans les aiguilles des boussoles. Vainement les chercheurs essayèrent de fixer par des lois la connexion entre ces deux ordres de phénomènes. Æpinus est celui qui, dans son discours académique de 1760, avait insisté avec beaucoup d’énergie sur l’identité de ces deux forces de la nature. Cette simple hypothèse reçut une confirmation éclatante par les expériences mémorables du physicien danois Œrsted sur les déviations d’une aiguille de boussole par le courant électrique. Il les commença en 1819 et en