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FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
DU 8 MARS 1884

LES AUTELS DE LA PEUR


III.

15 SEPTEMBRE 1792

En murmurant ce nom d’une voix étranglée, il crut voir Colin lui-même et se cacha la face dans les mains. Véritablement des pas montaient dans l’escalier. Fanny tira le verrou et poussa le vieillard derrière un paravent. On heurta à la porte, et Mme d’Avenay reconnut la voix de sa cuisinière qui lui criait d’ouvrir, que la municipalité était à la grille avec la garde nationale, et qu’ils venaient faire une perquisition.

— Ils disent, ajouta la fille, que Franchot est dans la maison. Moi je sais bien que non et que vous ne voudriez pas cacher un scélérat de cette espèce ; mais ils ne veulent pas me croire.

— Eh bien ! qu’ils montent ! cria Fanny à travers la porte. Faites-leur visiter toute la maison de la cave au grenier.