Page:Anatole France - Balthasar.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE III
Où commencent les amours de Georges de Blanchelande et d’Abeille des Clarides.


Contrairement au sort commun, qui est d’avoir plus de bonté que de beauté, ou plus de beauté que de bonté, la duchesse des Clarides était aussi bonne que belle, et elle était si belle que, pour avoir vu seulement son portrait, des princes la demandaient en mariage. Mais, à toutes les demandes, elle répondait :

— Je n’aurai qu’un mari, parce que je n’ai qu’une âme.

Pourtant, après cinq ans de deuil, elle quitta son long voile et ses vêtements noirs, afin de ne pas gâter la joie de ceux qui l’entouraient, et pour qu’on pût sourire et s’égayer librement