mœurs des Nains et des circonstances mystérieuses de l’enlèvement d’Abeille.
C’est ainsi qu’ils interrogèrent la nourrice Maurille, qui avait nourri de son lait la duchesse des Clarides ; mais maintenant Maurille n’avait plus de lait pour les petits enfants et elle nourrissait les poules dans sa basse-cour.
C’est là que le maître et l’écuyer la trouvèrent. Elle criait : « Psit ! psit ! psit ! petits ! petits ! petits ! psit ! psit ! psit ! » et elle jetait du grain à ses poussins.
— Psit ! psit ! psit ! petits, petits, petits ! C’est vous, monseigneur ! psit ! psit ! psit ! Est-il possible que vous soyez devenu si grand… psit ! et si beau ? Psit ! psit ! chu ! chu ! chu ! Voyez-vous ce gros-là qui mange toute la pitance des petits ? Chu ! chu ! fu ! C’est l’image du monde, monseigneur. Tout le bien va aux riches. Les maigres maigrissent, tandis que les gras engraissent. Car la justice n’est point de la terre. Qu’y a-t-il pour votre service, monseigneur ? Vous accepterez bien chacun un verre de cervoise !
— Nous l’accepterons, Maurille, et je vous embrasserai parce que vous avez nourri de votre lait la mère de celle que j’aime le plus au monde.