Page:Anatole France - Balthasar.djvu/252

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fille pour son père. Elle saisit la main de son amant et dit :

— Georges, je vous aime ; Georges, Dieu sait combien je vous aime. Mais comment quitter le roi Loc ?

— Holà ! vous êtes tous deux mes prisonniers, s’écria le roi Loc d’une voix terrible.

Il avait pris une voix terrible en manière d’amusement et pour faire une bonne plaisanterie. Mais, en réalité, il n’était point en colère. Francœur s’approcha de lui en mettant un genou en terre.

— Sire, lui dit-il, qu’il plaise à Votre Majesté de me faire partager la captivité des maîtres que je sers !

Abeille, le reconnaissant, lui dit :

— C’est vous, mon bon Francœur ; j’ai joie à vous revoir. Vous avez un bien vilain panache. Dites-moi, avez-vous fait de nouvelles chansons ?

Et le roi Loc les emmena tous trois dîner.