Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/100

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Cornouiller et publia, d’après des renseignements fournis en ville, un portrait de Putois. « Il a, disait le journal, le front bas, les yeux vairons, le regard fuyant, une patte d’oie à la tempe, les pommettes aiguës, rouges et luisantes. Les oreilles ne sont point ourlées. Maigre, un peu voûté, débile en apparence, il est en réalité d’une force peu commune : il ploie facilement une pièce de cent sous entre l’index et le pouce. »

» On avait de bonnes raisons, affirmait le journal, de lui attribuer une longue suite de vols accomplis avec une habileté surprenante.

» Toute la ville s’occupait de Putois. On apprit un jour qu’il avait été arrêté et écroué dans la prison. Mais on reconnut bientôt que l’homme qu’on avait pris pour lui était un marchand d’almanachs nommé Rigobert. Comme on ne put relever aucune charge contre lui, on le renvoya après quatorze