Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/111

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maison et dans le pays, vint lui dire qu’un homme demandait à la voir. Il avait, disait-il, besoin de parler à madame. « Quel homme est-ce ? — Un homme en blouse. Il a l’air d’un ouvrier de la campagne. — A-t-il dit son nom ? — Oui, madame. — Eh bien ! comment se nomme-t-il ? — Putois. — Il vous a dit qu’il se nommait ?… — Putois, oui, madame. — Il est ici ?… — Oui, madame. Il attend dans la cuisine. — Vous l’avez vu ? — Oui, madame. — Qu’est-ce qu’il veut ? — Il ne me l’a pas dit. Il ne veut le dire qu’à madame. — Allez le lui demander. »

» Quand la servante retourna dans la cuisine, Putois n’y était plus. Cette rencontre de la servante étrangère et de Putois ne fut jamais éclaircie. Mais je crois qu’à partir de ce jour ma mère commença à croire que Putois pouvait bien exister, et qu’elle pouvait bien n’avoir pas menti. »