Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Adrienne, tu vas nous faire manquer le théâtre. Enfin, quand une femme a une idée dans la tête… »

» Je restai seul dans la voiture avec madame Buquet, dont je voyais luire dans l’ombre les yeux tournés sur la porte de la maison. Paul reparut enfin : « Ma foi, dit-il, j’ai sonné trois fois. Il ne m’a pas répondu. Après tout, ma chère, il avait sans doute ses raisons de vouloir n’être pas dérangé. Il est peut-être avec une femme. Qu’est-ce qu’il y aurait d’étonnant à cela ? » Le regard d’Adrienne prit une expression si tragique, que j’en ressentis moi-même un sentiment d’inquiétude. Et puis, en y songeant, il ne me semblait pas très naturel que Géraud qui ne dînait jamais chez lui, y fût resté depuis cinq heures du soir jusqu’à sept et demie. « Attendez-moi là, dis-je à monsieur et madame Buquet ; je vais parler à la concierge. » Cette femme, elle aussi, trouvait singulier que Géraud ne fût pas sorti