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lante, entra dans le cabinet. C’était une jeune paysanne assez jolie, l’air simple, nice et doux.

— J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer, lui dit le directeur. M. le président de la République, instruit de votre bonne conduite, vous remet le reste de votre peine. Vous sortirez samedi.

Elle écoutait, la bouche entr’ouverte, les mains jointes sur le ventre. Mais les idées n’entraient pas vite dans sa tête.

— Vous sortirez samedi prochain de cette maison. Vous serez libre.

Cette fois elle comprit, ses mains se soulevèrent dans un geste de détresse, ses lèvres tremblèrent :

— C’est-il vrai qu’il faut que je m’en aille ? Alors qu’est-ce que je vas devenir ? Ici j’étais nourrie, vêtue et tout. Est-ce que vous pourriez pas le dire à ce bon monsieur, qu’il vaut mieux que je reste où je suis ?

Le directeur lui représenta avec une douce