Aller au contenu

Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les plus absurdes et les plus saugrenues sont les moins combattues : elles déconcertent l’adversaire. Madame Cornouiller insista, moins qu’on ne pouvait l’attendre d’une personne aussi peu disposée qu’elle à démordre. En se levant de dessus son fauteuil, elle demanda : « Comment l’appelez-vous, ma mignonne, votre jardinier ? — Putois », répondit ma mère sans hésitation.

» Putois était nommé. Dès lors il exista. Madame Cornouiller s’en alla en ronchonnant : « Putois ! Il me semble bien que je connais ça. Putois ? Putois ! Je ne connais que lui. Mais je ne me rappelle pas… Où demeure-t-il ? — Il travaille en journées. Quand on a besoin de lui, on le lui fait dire chez l’un ou chez l’autre. — Ah ! je le pensais bien : un fainéant et un vagabond… un rien du tout. Méfiez-vous de lui, ma mignonne. »

» Putois avait désormais un caractère. »