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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/102

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colossale de femme. Maintenant il était tranquille, il avait pris une résolution. C’était une vieille idée qu’il avait cette fois enfoncée dans son cerveau comme un clou, et qui le traversait de part en part. Il ne l’examinait même plus. Il calculait froidement les moyens d’exécuter ce qu’il avait résolu. Il marcha devant lui, au hasard, absorbé, pensif, calme comme un géomètre.

Sur le pont des Arts, il s’aperçut qu’un chien le suivait. C’était un grand chien rustique à long poil, dont les yeux vairons, pleins de douceur, exprimaient une détresse infinie. Il lui parla :

— Tu n’as pas de collier. Tu n’es pas heureux. Mon pauvre ami, je ne peux rien pour toi.

A quatre heures du matin, il se trouva dans l’avenue de l’Observatoire. Découvrant les maisons du boulevard Saint-Michel, il en ressentit une impression douloureuse et, brusquement, rebroussa vers l’Observatoire.