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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/115

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Elle se tut, s’apaisa et, tranquille dans son orgueil, elle coula lentement la paume de ses mains sur ses flancs, sur ses reins, et dit fièrement :

— Et ce qu’il y a de mieux, c’est qu’il n’y en a pas trop.

Elle savait ce que l’élégante minceur de ses formes donnait de grâce à sa beauté.

Maintenant sa tête renversée baignait dans la chevelure blonde qui coulait de toutes parts ; son corps gracile, un peu soulevé par un oreiller glissé sous les reins, était étendu sans mouvement ; une jambe allongée au bord du lit brillait et le pied aigu la terminait en pointe d’épée. La clarté du grand feu allumé dans la cheminée dorait cette chair, faisait palpiter des lumières et des ombres sur ce corps inerte, le revêtait de splendeur et de mystère, tandis que les vêtements et le linge, couchés sur les meubles, sur le tapis, attendaient comme un troupeau docile.