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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/123

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conscience. Des phrases de moralistes et de sermonnaires, apprises au collège et tombées tout au fond de sa mémoire, lui remontaient subitement à la pensée. Ses voix intérieures les lui récitaient. Elles disaient, d’après quelque vieil orateur sacré : « En se livrant aux désordres les moins coupables dans l’opinion du monde, on s’expose à commettre les actes les plus condamnables… Nous voyons par d’effroyables exemples que la volupté conduit au crime. » Ces maximes, sur lesquelles il n’avait jamais réfléchi, prenaient pour lui, tout à coup, un sens précis et rigoureux. Il y songea sérieusement. Mais, parce qu’il n’avait pas l’esprit profondément religieux et qu’il n’était pas capable de nourrir des scrupules exagérés, il n’en conçut qu’une édification médiocre, et sans cesse décroissante. Bientôt, il les jugea importunes et sans application possible à sa situation. « En se livrant aux désordres les moins coupables dans l’opinion du monde… Nous voyons par d’effroyables