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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/133

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toujours intéressée aux fournitures, la maison exhalait une violente odeur de phénol et brillait de bougies allumées. Et madame Simonneau s’agitait dans un pressant désir de procurer au mort un crucifix et un rameau de buis bénit. A la clarté d’une bougie, le médecin examina le cadavre.

C’était un gros homme, au teint rouge et à la respiration forte, qui venait de dîner.

— La balle, de gros calibre, dit-il, a pénétré par la voûte palatine, elle a traversé le cerveau, et elle est venue briser le pariétal gauche, emportant une partie de la substance cérébrale et faisant sauter un morceau du crâne. La mort a été instantanée.

Il remit la bougie à madame Simonneau, et poursuivit :

— Des éclats du crâne ont été projetés à une certaine distance. On pourra les retrouver dans le jardin. Je conjecture que la balle était ronde. Une balle conique aurait causé moins de ravages.