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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/269

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— Les violettes que tu m’as données la première fois. Mon chéri, ne me quitte pas. Ne t’en va pas !… Quand je pense que tu peux t’en aller d’un jour à l’autre dans des pays étrangers, à Londres, à Constantinople, je deviens folle.

Il la rassura, lui dit qu’on avait pensé l’envoyer à La Haye. Mais qu’il n’irait pas, qu’il se ferait attacher au cabinet du ministre.

— Tu me promets ?

Il promit sincèrement. Et elle devint très gaie.

Lui montrant la petite armoire à glace :

— Vois-tu, mon chéri, c’est là que j’étudie mon rôle. Quand tu es venu, je travaillais ma scène du quatre. Je profite de ce que je suis seule pour chercher le ton juste. Je tâche de dire large et fondu. Si j’écoutais Romilly, je détaillerais et ce serait mesquin. J’ai à dire : « Je ne vous crains pas. » C’est le grand effet du rôle. Sais-tu