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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/276

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Elle s’efforça de le flatter et de l’endormir par de douces paroles :

— Je comprends que tu aies voulu te venger. C’est naturel. Mais tu n’es pas méchant au fond. Ne sois plus fâché. Ne me fais plus peur. Ne viens plus. Je viendrai, moi, je viendrai souvent. Je t’apporterai des fleurs.

Elle avait bien envie de le tromper, de l’endormir par de fausses promesses, de lui dire : « Reste, ne t’agite plus, reste, et je te jure de ne plus rien faire qui te déplaise, je te promets d’obéir à ta volonté. » Mais elle n’osait pas mentir sur une tombe, et elle était sûre que ce serait inutile, que les morts savent tout.

Un peu lasse, elle prolongea quelques moments encore, plus mollement, ses supplications et ses prières, et elle s’aperçut que l’horreur que lui causaient les tombes, elle ne l’éprouvait pas, cette fois, et qu’elle n’avait pas peur du mort. Elle en chercha