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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/302

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bougie et, traînant ses mules, glissa, en chemise, dans le salon, jusqu’à la table de palissandre, surmontée d’un palmier phénix, souleva le tapis, fouilla le tiroir. Il contenait des jetons, des bobèches, quelques morceaux de bois décollés des meubles, deux ou trois pendeloques du lustre et quelques photographies, parmi lesquelles elle ne trouva qu’un seul Chevalier, le plus jeune, sur un fond nuageux.

Elle chercha les deux autres dans un petit meuble façon de Boulle qui ornait l’intervalle des fenêtres et portait les lampes de Chine. Là dormaient des globes de verre dépoli, des abat-jour, des coupes de cristal garnies de bronze doré, un porte-allumettes en porcelaine peinte, orné d’un enfant endormi près d’un chien, contre un tambour, des livres débrochés, des partitions en lambeaux, deux éventails brisés, une flûte et un petit tas de portraits-cartes. Elle y découvrit un deuxième Chevalier, le