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Page:Anatole France - Jocaste et Le Chat maigre, 1879.djvu/60

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Quant à Longuemare, en dépit de toutes ses audaces scientifiques, il était naïf ; il la respectait profondément et l’admirait en silence. Après avoir fait grand étalage de brutalité, il trouvait pour elle les paroles les plus délicates. Il était toujours gai devant elle : c’était souvent par complexion ; c’était quelquefois aussi par courage, car il l’aimait, et plutôt que de le lui dire, il se fût coupé la langue avec les dents. Il n’avait que sa solde en attendant mieux. Quant à mademoiselle Fellaire, il ne doutait pas qu’elle ne fût très riche.

Elle le raillait, feignait de le croire très étourdi et pis que cela, mais elle s’attacha lentement et profondément à lui, jusqu’au jour où il vint à Meudon lui faire un brusque adieu.