devant un confessionnal. De chêne bruni par le temps, huilé comme les poutres des pressoirs, ce confessionnal avait l’air honnête, intime et domestique d’une vieille armoire à linge. Sur les panneaux, des emblèmes religieux, sculptés dans des écussons de coquilles et de rocailles, faisaient songer aux bourgeoises de l’ancien temps qui vinrent incliner là leur bonnet à hautes barbes de dentelle et laver à cette piscine symbolique leur âme ménagère. Où elles avaient mis le genou Gestas mit le genou et, les lèvres contre le treillis de bois, il appela à voix basse : « Mon père, mon père ! » Comme personne ne répondait à son appel, il frappa tout doucement du doigt au guichet.
— Mon père, mon père !
Il s’essuya les yeux pour mieux voir par les trous du grillage, et il crut deviner dans l’ombre le surplis blanc d’un prêtre.
Il répétait :
— Mon père, mon père, écoutez-moi donc ! Il faut que je me confesse, il faut que je lave mon âme ; elle est noire et sale ; elle me dégoûte, j’en ai le cœur soulevé. Vite, mon père, le bain de la pénitence, le bain du pardon,