Page:Anatole France - L’Étui de nacre.djvu/224

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III


Je passai le reste de la journée dans la plus cruelle incertitude. Je ne pouvais ni prendre aucun repos, ni m’occuper d’aucun soin. La solitude m’était affreuse et la compagnie importune. Dans ces dispositions j’errais au hasard par les rues et les quais de la ville, contemplant tristement les armoiries mutilées au fronton des hôtels, et les saints décapités au portail des églises. Ma rêverie me conduisit insensiblement dans le jardin du Palais-Royal où se pressait une foule bigarrée de promeneurs qui venaient lire les gazettes en buvant du café. Aussi les galeries de