placés devant la statue de la Liberté, entonner le chant de guerre des Marseillais. Une foule frémissante répétait en chœur le refrain :
Aux armes, citoyens !
Que les Prussiens n’étaient-ils là ! ils fussent tous rentrés sous terre !
Mon interlocuteur était un homme ordinaire ; ni beau ni laid, ni petit ni grand. Il ressemblait à tout le monde, et n’avait rien de propre ni de distinctif : comme il parlait haut, il fut vite entouré. Après avoir toussé avec importance, il poursuivit :
— L’ennemi approche de Châlons. Il faut l’enfermer dans un cercle de fer. Citoyens, veillons nous-mêmes au salut public. Mais défiez-vous de vos généraux, défiez-vous de l’état-major des troupes de ligne, défiez-vous de vos ministres, bien que vous les ayez choisis, défiez-vous même de vos députés à la Convention, et sauvons-nous nous-mêmes.
— Bravo ! s’écria un des assistants, volons à Châlons !
Un petit homme l’interrompit vivement :