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l’étui de nacre
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guste candeur, elle se déshabilla devant moi, se mit au lit et m’ordonna de retirer mes souliers, mon habit et ma cravate :

— Il faut que vous soyez mon amant et qu’ils nous surprennent. Quand ils viendront, vous n’aurez pas eu le temps de réparer le désordre de votre toilette. Vous leur ouvrirez en veste[1], les cheveux épars.

Toutes nos dispositions étaient prises quand la troupe civile descendit du grenier en sacrant et pestant.

Le malheureux Planchonnet fut saisi d’un tel tremblement qu’il secouait tout le lit.

De plus, sa respiration était si forte, qu’on en devait entendre le sifflement jusque dans le corridor.

— C’est dommage, murmura madame de Luzy, j’étais si contente de mon petit artifice. Enfin ! ne désespérons point, et que Dieu nous aide !

Un poing rude secoua la porte.

— Qui frappe ? demanda Pauline.

  1. La veste se portait sous l’habit. C’était une sorte de gilet, plus long que les nôtres, et auquel étaient attachées de longues manches.