Page:Anatole France - L’Étui de nacre.djvu/299

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II


Vingt longs jours monotones ont passé lourdement. La cour où les amants vont chercher le silence et l’ombre est déserte ce soir. Fanny, qui étouffait dans l’air humide des corridors, vient s’asseoir sur le tertre de gazon qui entoure le pied du vieil acacia dont la cour est ombragée. L’acacia est en fleur, et la brise qui le caresse en sort tout embaumée. Fanny voit un écriteau cloué à l’écorce de l’arbre, au-dessous du chiffre gravé par Antoinette. Elle lit sur cet écriteau les vers du poète Vigée, prisonnier comme elle.