Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/128

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hommage fait si simplement par madame votre mère à la Vierge miraculeuse.

— Alors, c’est une bonne idée, dites, monsieur l’abbé ? Eh bien ! c’est moi qui l’ai eue. Maman, vous savez, elle n’a pas beaucoup d’idées… Oh ! je ne lui en fais pas un reproche… Mais parlons sérieusement. Vous m’aimez bien, n’est-ce pas, monsieur l’abbé ?

M. l’abbé Guitrel prit entre ses deux mains la main du jeune Bonmont.

— Mon enfant, ne doutez pas de ma tendresse pour vous : elle est paternelle ; je dirai même qu’elle est maternelle, pour mieux exprimer ce qu’elle contient à la fois de force et de douceur. Je vous ai suivi avec attendrissement, mon cher Ernest, depuis le jour déjà lointain où vous avez fait une bonne première communion jusqu’à ce moment où vous accomplissez votre noble devoir de soldat, dans cette belle armée française qui devient de jour en jour, je me