Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/132

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prie, Notre-Dame-des-Belles-Feuilles dans cette affaire, qui n’est pas de celles qui l’intéressent. La Vierge miraculeuse de Brécé est assez occupée d’accorder des grâces aux veuves, aux orphelins et à nos chers petits soldats de Madagascar. Mais y a-t-il donc, mon bon Ernest, un si grand avantage à posséder ce bouton ? Est-ce donc un si précieux talisman ? À sa possession sont attachés sans doute de singuliers privilèges. Faites-les-moi connaître. Je ne méprise pas, tant s’en faut, l’art très antique et très noble de la chasse. J’appartiens au clergé d’un diocèse éminemment cynégétique. Je demande à m’instruire.

— Vous vous amusez, monsieur l’abbé ; vous vous payez ma tête. Vous savez bien que le bouton, c’est le droit de porter la tenue aux couleurs de l’équipage… Je vais vous parler à cœur ouvert. Je suis franc : j’en ai les moyens. Je veux le bouton de Brécé parce que c’est chic de l’avoir, et que