Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/134

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— Je n’ai pas besoin de vous dire, monsieur l’abbé, que, dans le cas où les Brécé feraient payer le bouton, ce n’est pas le prix qui m’arrêterait.

M. l’abbé Guitrel fit un geste de protestation :

— Écartez cette hypothèse, mon enfant. Elle ne cadre pas avec le caractère du duc de Brécé.

— Possible, monsieur l’abbé. Bouton gratuit, bouton payant, ça dépend des moyens et des idées. Il y a des équipages qui coûtent à leur propriétaire quatre-vingt mille francs par an ; il y en a qui rapportent au leur trente mille livres de rentes. Ce que j’en dis n’est pas pour blâmer ceux qui font payer le bouton. Personnellement, je serais plutôt disposé à le faire. Je trouve que c’est juste. Et puis il y a des régions où les chasses sont tellement coûteuses que le propriétaire, même s’il est riche, n’en peut faire seul les frais. Figurez-vous, monsieur