Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/144

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zodiaque et que la robe ardente de Déjanire représente les nuages enflammés du couchant ?

— Il se peut, répondit M. Bergeret, mais je ne veux pas le croire. Je me fais d’Hercule l’idée que s’en faisait, au temps des guerres médiques, un barbier de Thèbes ou une marchande d’herbes d’Éleusis. Cette idée vaut bien, je pense, en force, abondance et vivacité, tous les systèmes de la mythologie comparée. C’était un brave homme. En allant chercher les chevaux de Diomède, il passa par Phérès et s’arrêta devant le palais d’Admète. Il demanda d’abord à boire et à manger, rudoya les serviteurs, qui n’avaient jamais vu un hôte si grossier, se ceignit la tête de myrtes et but immodérément. Ivre et pas fier, il voulait à toute force que l’échanson bût avec lui. Celui-ci, très choqué de ces façons, répondit sévèrement que l’heure n’était point de rire ni de boire, lorsque la reine, la bonne Alceste, venait