Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/190

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retirer sa jambe droite du tabouret dont elle s’était si malheureusement bottée et à se relever de préférence sur le côté droit, qui n’avait point de mal. Même, il y tâchait, quand il sentit un souffle chaud sur sa joue. Et, tournant ses prunelles que la douleur et l’horreur avaient remontées, il vit contre son visage le visage de Riquet.

Au bruit de la chute, Riquet avait sauté en bas du fauteuil et couru vers son malheureux maître. Près de lui, maintenant, il s’agitait plein de trouble, avançait, reculait. Tour à tour il s’approchait par sympathie et il fuyait de peur d’un danger mystérieux. Il concevait très bien qu’un malheur était arrivé, mais il n’avait pas l’esprit assez réfléchi pour en découvrir les causes : de là son inquiétude. Sa fidélité l’attirait près de l’ami souffrant, sa prudence l’arrêtait au bord de l’endroit funeste. Enfin, encouragé par le calme et le silence qui s’étaient rétablis, de ses deux pattes de devant qui